L’idée de la revue naît il y a 7 ans, au Visa pour l’Image. Le festival de photojournalisme de Perpignan offre un stand aux collectifs du monde entier pour leur permettre de promouvoir leurs travaux. Les collectifs prennent alors conscience de leur nombre et de leur identité commune : l’indépendance et le travail en équipe. Le projet d’une revue catalogue, vitrine de leurs photos, germe peu à peu dans les esprits. Les prémices de Zmâla sont posées. En 2009, le premier numéro paraît et offre une visibilité aux projets des collectifs. Chaque numéro reflète la diversité des écritures photographiques : photoreportage, photographie poétique, mise en scène... « Ce sont simplement des manières différentes de raconter le monde », explique Eric Karsenty, membre du comité éditorial.
- Extrait de Facing Change : Documenting America .
Pour le troisième numéro, l’équipe éditoriale de 7 personnes ouvre ses pages aux (R)évolutions. Internet est l’une d’entre elles. Le dossier d’ouverture du numéro 3 de Zmâla zoome sur trois expériences : le collectif Facing Change : Documenting America, qui témoigne de "ce que les médias de masse ne montrent plus", les laissés pour compte de l’Amérique ; la révolution de Jasmin à travers les réseaux sociaux ; et le premier site de financement participatif, Emphas.is, cofondé par Karim ben Khelifa.
- Les Héliotropes, par Laurent Villeret.
Ce troisième numéro met en avant les portfolios du Belge Sébastien Van Malleghem, membre du collectif Caravane, qui a suivi les patrouilles de police de nuit à Bruxelles ; du Français Laurent Villeret, membre de Dolce Vita, qui nous emmène dans ses errances, accompagné de son Polaroïd ; du Canadien Charles-Frédérick Ouellet, du collectif Kahem, qui accompagne les derniers pêcheurs québécois et témoigne dans son Carnet de Bord des difficultés de leur quotidien…
- Carnet de bord, par Charles-Frédérick Ouellet.
La ligne éditoriale de Zmâla est atypique, son comité de rédaction et son mode de financement aussi. Autour de la table, une équipe de passionnés de la photo - tous bénévoles. Avec une publication par an et un tirage limité (3000 exemplaires), Zmâla ne génère pas suffisamment de revenus pour payer ses fondateurs et ses photographes. Au contraire, les collectifs lui versent une cotisation pour figurer dans le magazine. « C’est pour l’instant une condition nécessaire à la survie financière de la revue, même si nous nous préfèrerions l’éviter. Cette contribution n’entrave en aucun cas la liberté de choix du comité éditorial », précise Eric Karsenty.
Victoria Scoffier
Zmâla, l’œil curieux, #3 , 19 euros, en vente dans toutes les bonnes librairies.